C’était il y bien longtemps. Au village de la Ribeyre, près Saugues, vivaient une dizaine de familles de pauvres paysans, ayant chacun quelques vaches et un cochon sacrifié dans l’allégresse, car il devait nourrir la maisonnée tout au long de l’année. Pauvres, sans envie, ils vivaient heureux, s’entraidant dans les moments de presse. La vie coulait calme, simple au rythme des saisons inégales sur ce haut plateau battu par les vents, jalonnée par les joies des naissances et les douleurs des décès.
Les dimanches, les femmes partaient les premières à la messe à Saugues, revenant assez tôt pour préparer le repas de midi, le dîner.
Dès le retour de leurs épouses et filles, les hommes se rendaient à la paroisse pour l’autre messe, la messe des hommes, avec la perspective attendue de passer ensuite quelques quarts d’heure au cabaret où ils discuteraient invariablement du temps, des récoltes, du prix du bétail.
Seul restait au village l’Antoine Tournevent, grand gars robuste et hardi qui ne mettait les pieds dans une église que pour les enterrements. IL était l’esprit fort du hameau et s’efforçait de retenir sa femme à la maison...
D’après Louis Amargier « Histoires et Légendes de l’Auvergne mystérieuse ».
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